Sanctuaire de Dodone où se trouve l'un des oracles grecs les plus connus, celui de Zeus. Crédit de l'image : C. Rozay du blog voyagevirtuel.co.uk

Des oracles grecs au dieu guérisseur

Savez-vous quels cultes ont la plus grande audience chez les Grecs de l’antiquité ?


Ce sont ceux des dieux oraculaires puis, à la fin de l’époque classique, du dieu guérisseur Asclépios.


Et on comprend pourquoi. Finalement, ils répondent à deux désirs profonds de l’humain :

  • celui de prévoir l’avenir
  • celui de recouvrer la santé

Il y a un tel désir de réponse et de solutions chez les Grecs qu’ils sont capables de beaucoup voyager pour rencontrer les oracles grecs. C’est l’un des rares cas où ils outrepassent leur préférence pour les cultes de leur cité.


Ça tombe bien, ils ont le choix : il y a beaucoup d’oracles auxquels les anciens faisaient confiance.


Voyons tout cela ensemble ! 😊

Des Grecs rationnels mais beaucoup d’oracles

Est-ce que les Grecs se contredisent en consultant autant les oracles ?


On dit d’eux qu’ils sont un peuple attaché à la raison et à la logique. Mais, en un sens, cela n’est pas contradictoire avec la consultation des oracles : j’ai dit ailleurs à quel point les Grecs avaient une approche rationaliste même de leur religion apparemment si fantaisiste.


Les Grecs consultent donc beaucoup les oracles, aussi bien pour eux-mêmes, à titre individuel, qu’à titre collectif, pour la cité.


Plusieurs historiens soucieux de vérité évoquent les oracles et leur influence sur les actions des hommes :

  • Thucydide
  • Hérodote, qui mentionne 18 sanctuaires possédant un oracle, dont le plus connu, celui de Delphes, où réside la Pythie
  • Xénophon, Diodore de Sicile, Plutarque et Pausanias

On a aussi retrouvé des inscriptions qui portent des réponses oraculaires. Les plus anciennes datent de la fin du Ve siècle.

Site archéologique de Delphes où se trouvait autrefois l'oracle grec la Pythie - Crédit images : site web https://takeyourbagage.fr/
Site archéologique de Delphes - Crédit images : le superbe site web takeyourbagage.fr (https://takeyourbagage.fr/delphes-la-beaute-des-ruines/ pour lire le retour de voyage sur ce site)

Les différents types d’oracles chez les Grecs

Les Grecs antiques pratiquent l’art de la divination et celui de la prophétie pour révéler l’avenir. La divination est la science des présages. Elle est pratiquée n’importe quand et n’importe où, même inopinément. J’ai parlé ailleurs du thambos qui permet d’être sensible à la lecture des signes divins.

L’oracle à-propos

Et quand je dis n’importe quand, n’importe où et n’importe comment, c’est vraiment le cas. N’importe qui peut saisir (ou penser saisir) la volonté divine, que ce soit dans un mot entendu au hasard et qui semble à-propos, dans un calembour ou dans un éternuement.

L’éternuement nous donne deux exemples édifiants :

  • Au Chant XVII de l’Odyssée, Télémaque éternue. Pénélope y voit un signe et décide d’envoyer chercher le mendiant qui est en fait Ulysse.
  • Dans l’Anabase de Xénophon, les mercenaires grecs sont découragés car le Perse Tissapherne a mis à mort leurs chefs. Leur stratège, Xénophon, essaie de les réconforter par un discours. C’est alors que

« Comme il parlait ainsi, un homme éternua ; ce qu’entendant tous les soldats, d’un seul mouvement, adorèrent le dieu, et Xénophon de reprendre : « Soldats, puisqu’au moment où nous délibérions des moyens de nous sauver, Zeus sauveur s’est manifesté à nous par un présage, je propose que nous fassions vœu d’offrir à ce dieu des sacrifices de gratitude pour notre salut dès que nous serons arrivés en pays ami. » »

La divination par les oiseaux

Toutefois, la divination est aussi une pratique normée. Un exemple : la divination par les oiseaux. Une inscription découverte à Trézène dans le cadre du culte d’Asclépios nous dit :

« Euthymidas a consacré (cette offrande) en souhaitant apprendre à quelles conditions il doit se rendre auprès du dieu quand il aura fait les ablutions rituelles. (Réponse 🙂 Après avoir sacrifié à Héraclès et à Hélios, après avoir vu un oiseau favorable. »

Mais comment sait-on qu’un oiseau est favorable ? Eh bien, il y a des règles d’interprétation. Une loi sacrée d’Éphèse de la seconde moitié du VIe siècle nous donne des indications fragmentaires sur ces règles. C’est le vol qui doit être interprété ici :

  • sa direction (la gauche est traditionnellement néfaste)
  • sa nature (en ligne droite ou en zigzag, avec ou sans battement d’ailes)

Selon la tradition homérique, le devin grec Calchas et le devin troyen Hélénos sont fort habiles dans cet art.

En tout cas, la divination par les oiseaux devient une pratique très populaire chez les oracles grecs. D’ailleurs, le mot « oiseau » (en grec, ornis) finit par signifier « présage ». Aristophane joue avec ce terme dans sa pièce de théâtre Les Oiseaux.

Les signes célestes et terrestres

La nature fournit bien d’autres pratiques divinatoires aux Grecs. Comme :

  • les coups de tonnerre
  • les mouvements du sol
  • les gouttes de pluie
  • etc.

Dans Les Acharniens d’Aristophane, Dicéopolis prend prétexte de la pluie pour obtenir la suspension d’une séance de l’assemblée du peuple. Il empêche ainsi la prise d’une décision qui lui déplaît.

Les songes

Les dieux se servent souvent des rêves pour apparaître aux humains, et cela dès Homère. C’est même le procédé qu’utilisent plusieurs sanctuaires pour obtenir le conseil des divinités. Asclépios y recourt beaucoup.

La divination sacrificielle

Lorsqu’il y a sacrifice, on peut examiner les entrailles pour y trouver des signes favorables ou défavorables.

On étudie surtout le foie. Dans Électre d’Euripide, Egisthe est averti de sa mort prochaine par l’examen du foie d’un taureau qu’il vient de sacrifier. Oreste se trouve alors incognito près de lui. Il profite de son trouble pour l’assassiner.

On peut aussi obtenir des présages en observant la flamme de l’autel. Les devins d’Olympie procédaient ainsi. Ils interrogeaient le feu du grand autel de Zeus.

Cette divination sacrificielle joue un rôle important dans la guerre.

La divination verbale

La divination verbale, ce sont les prophéties. Celles-ci viennent d’individus qui ont un don,

« ces gens qui, sous l’effet d’une divination inspirée, guident si souvent tant d’entre nous par leurs prédictions sur le chemin de l’avenir » (Platon, Phèdre)

Qui sont-ils ?

Les Sibylles et les Bakis

Les femmes douées de ce pouvoir sont les Sibylles. Pausanias parle d’elles dans tout un chapitre. On peut voir les plus connues d’entre elles sur le plafond de la chapelle Sixtine peint par Michel-Ange : les Sibylles de Delphes, celles d’Erythrées en Asie Mineure et celles de Cumes en Italie du sud.

Les prophètes hommes sont appelés Bakis. (On les appelle les chresmologues en langage savant.) Certains d’entre eux jouent un rôle important dans la vie politique d’Athènes :

  • Lampon, collaborateur et ami de Périclès, qui rédige un amendement au décret sur les prémices d’Eleusis
  • Diopeithès qui introduit une action en impiété contre le philosophe Anaxagore
  • Euthyphron, que Platon montre en discussion avec Socrate sur la définition de la piété (dans un dialogue qui porte le nom du devin)

Attention toutefois, car il y a parfois des imposteurs chez les oracles grecs ! Comme cet Onomacrite qui est exilé d’Athènes par les Pisistratides. Son crime : avoir fait passer certains de ses oracles à lui pour ceux de l’Athénien Musée. On ne plaisante pas avec les oracles.

D’ailleurs, les devins professionnels ne sont pas toujours populaires, en tout cas chez les lettrés. Aristophane les tourne en dérision à plusieurs reprises dans ses œuvres.

La sibylle de Delphes, 1508-1512, par Michelangelo Buonarroti. Chapelle Sixtine, Rome. (Domaine public)
La sibylle de Delphes, 1508-1512, par Michelangelo Buonarroti. Chapelle Sixtine, Rome. (Domaine public)
La sibylle libyenne, 1508-1512, par Michelangelo Buonarroti. Chapelle Sixtine, Rome. (Domaine public)
La sibylle libyenne, 1508-1512, par Michelangelo Buonarroti. Fresque ; 3.9 m par 3.81 m. Chapelle Sixtine, Rome. (Domaine public)

Les recueils de prophéties

On recueille les prophéties versifiées des Sibylles et des prophètes dans des ouvrages qui sont vendus un peu partout. Et on s’en sert : lorsqu’il se passe des évènements particuliers, des commentateurs ou des exégètes se réfèrent à ces recueils pour expliquer les évènements et dire qu’ils avaient été annoncés (comme dans le cas de Nostradamus).

Certains de ces recueils sont célèbres. C’est le cas des Livres sibyllins de Rome, achetés par le roi étrusque Tarquin le Superbe. Ces livres rapportent des prophéties de la Sibylle de Cumes. Ils disparaissent dans l’incendie du Capitole en 83 av. J.-C.

Mais les présages et les recueils d’oracles, ce n’est pas toujours suffisant. Les individus comme les cités préfèrent souvent s’adresser directement à un sanctuaire oraculaire. Et là, il y a foison de possibilités.

Quelques sanctuaires oraculaires en Grèce antique

Les oracles locaux

Les oracles des sanctuaires prophétisent sur demande. Il y en a beaucoup dans le monde grec, puis hellénique et même dans le monde romain. Mais, la plupart du temps, ils ont une audience locale. Comme celui de Déméter à Patras, en Achaïe.

« Il y a là un oracle véridique. On ne le consulte pas pour n’importe quoi, mais seulement au sujet des malades. On suspend un miroir à une fine cordelette et on le laisse descendre jusqu’à la source, en prenant bien garde qu’il ne s’y enfonce pas, mais qu’il effleure seulement l’eau de son orbe. Puis, après avoir adressé une prière à la déesse et brûlé de l’encens, on regarde dans le miroir, qui montre alors le malade vivant ou mort. » (Pausanias)

Les oracles grecs réputés

Toutefois, certains oracles ont une grande renommée :

  • Delphes (Apollon)
  • Dodone (Zeus)
  • Amphiaraos aux confins de l’Attique et de la Béotie
  • Trophonios à Lébadée en Béotie
  • l’oracle d’Apollon au sanctuaire des Branchides ou à Didymeion, près de Milet en Ionie

D’après Hérodote, le roi de Lydie Crésus consulte ces cinq oracles-là pour vérifier leur véracité respective. Il n’est satisfait que par celui d’Amphiaraos et celui de Delphes.

Je ne vais pas vous parler de la Pythie car j’ai écrit un article complet sur l’oracle  de Delphes ici. Par contre, je vous propose de faire un focus sur Dodone, certainement l’oracle le plus connu après la Pythie de Delphes.

Un exemple de sanctuaire oraculaire : Dodone

La situation de Dodone

Dodone a été connu et reconnu de l’âge homérique jusqu’à l’époque romaine. Toutefois, il était peu utilisé par les délégations grecques, à cause de sa situation géographique difficile d’accès.

Dodone se situe dans une vallée des montagnes sauvages d’Épire, à 20 kilomètres environ au sud-ouest du lac de Janina. Zeus y rend ses oracles au pied du mont Tomaros. Pour cela, il utilise la voix des chênes et du vent.

Les cités le révéraient donc, notamment pour son ancienneté, même si elles s’y rendaient peu. En revanche, les gens de la région lui posaient beaucoup de questions sur leur vie et leur avenir.

Les fouilles ont révélé de très belles statuettes de bronze et beaucoup de lamelles de plomb gravées des formules de consultation (par exemple, « Héracleidas demande au dieu s’il aura une descendance de sa femme actuelle Eglé. »). Ces artefacts datent d’une large période, du IVe siècle avant J.-C. jusqu’à l’époque romaine.

La méthode oraculaire de Dodone

Dans l’Odyssée (XIV, 327-328), Ulysse évoque le haut chêne sacré. Hérodote, lui, rapporte les paroles de trois prophétesses qui donnent une origine égyptienne à cet oracle. (L’historien refuse d’y croire.)

En tout cas, d’après les textes, les prêtres qui desservent ce sanctuaire sont les Selles. Ils dorment à même le sol et ne se lavent jamais les pieds. Ils sont là pour interpréter le bruissement et le mouvement du feuillage des chênes par lequel communique Zeus Naios.

Strabon nous raconte une autre méthode (plus tardive ?) de cet oracle. Il dit que les Corcyréens avaient offert un bassin de bronze porté par une colonne au sanctuaire. À côté, sur une autre colonne, se trouvait une statue d’enfant tenant un fouet à triple chaîne de bronze. Agitées par le vent, les chaînes frappaient le bassin. Les Selles interprétaient alors ces vibrations.

Dans l’Hymne à Délos (vers 286), Callimaque reprend cette version en appelant les Selles « les serviteurs du bassin qui ne se tait jamais ».

Aujourd’hui, il ne reste qu’un grand noyer dans les parages de ruines hellénistiques et romaines.

Le site de Dodone, grand lieu oraculaire grec, aujourd'hui - Crédits image Jean-Pierre Dalbéra
Le site de Dodone, grand lieu oraculaire grec, aujourd'hui - Crédits image Jean-Pierre Dalbéra

Des oracles grecs au dieu guérisseur

Pourquoi parler d’Asclépios dans cet article sur les oracles ? Parce qu’on voit une espèce de logique aller du dieu qui répond à une question sur l’avenir par un oracle au dieu qui répond à une angoisse liée à un problème de santé. Le succès d’Asclépios vient du succès des oracles.

Avant Asclépios

Lorsqu’ils veulent la guérison, les Grecs s’adressent aux dieux. Le premier recours est le dieu local. Si celui-ci n’arrive à rien, on recourt au dieu guérisseur reconnu qu’est Apollon. Plusieurs épithètes cultuelles (Paean, Epikourios, Alexikakos, Akésios) évoquent ses capacités guérisseuses.

On peut aussi implorer des héros :

  • un Héros Médecin dont on ne connaît pas le vrai nom et qui a un certain succès en Attique au IVe siècle
  • Alcon ou Amynos, dont le prêtre Sophocle est en réalité mieux connu de nous !

Toutefois, Apollon comme les héros sont éclipsés à partir de la fin du Ve siècle par une divinité spécialisée : Asclépios.

Qui est Asclépios ?

Au début, Asclépios n’est qu’un héros, lui aussi. Pindare en parle en 474 dans sa IIIe Pythique. C’est le fils d’Apollon. Le centaure Chiron l’a éduqué et Zeus l’a foudroyé quand Asclépios a ressuscité un mort.

« N’aspire pas, ô mon âme, à une vie immortelle, mais épuise le champ du possible ! » (Pindare, IIIe Pythique)

On vénère alors Asclépios à Épidaure, en Argolide, dans un sanctuaire d’Apollon. Mais le fils surpasse le père : il prend la première place. Sa renommée grandit grâce à des guérisons spectaculaires. Le nouveau culte se répand dans le monde grec très rapidement.

L’extension du culte d’Asclépios

Sophocle, dont nous avons parlé plus haut, compose un péan en l’honneur de ce dieu dont il est devenu zélateur. Il héberge sa statue chez lui en 421 quand les Athéniens la font venir d’Épidaure. La statue est ensuite installée dans un sanctuaire aménagé près du théâtre de Dionysos, sur le flanc sud de l’Acropole.

Quelques décennies plus tard, Aristophane parle de la guérison de Ploutos l’aveugle dans le Ploutos (joué en 388).

Le culte d’Asclépios se répand aussi :

  • à Delphes et Pergame
  • à Cyrène, où l’Asclépieion de Balagrai est fondé au IVe siècle
  • à Cos, patrie d’Hippocrate qui est à l’origine de la médecine clinique et où se développe une importante école de médecine

Toutefois, le sanctuaire d’origine d’Épidaure reste le plus célèbre et le plus fréquenté. On y trouve un temple, une rotonde et un théâtre réalisé par l’architecte Polyclète le Jeune. Il y a aussi beaucoup d’installations cultuelles. Des cures miraculeuses s’y produisent, d’après des inscriptions du IVe siècle rapportées par Pausanias (et qu’on a retrouvées en partie). 66 miracles en tout ! La guérison d’une fille muette, la délivrance d’une femme enceinte depuis cinq ans (!!!), l’évacuation d’un calcul ou d’un ver solitaire et même la réparation d’un vase brisé dans une chute.

Toutes ces historiettes sont rédigées par des fonctionnaires qui puisent dans les archives du sanctuaire ou glosent à partir d’offrandes anciennes.

Site d'Épidaure aujourd'hui - sanctuaire-epidaure-Crédits photo Shutterstock – saiko3p
Site d'Épidaure aujourd'hui - sanctuaire-epidaure-Crédits photo Shutterstock – saiko3p

Du très vieil oracle de Dodone au culte guérisseur d’Asclépios, ancré dans la modernité de la science médicale mais toujours soumis au merveilleux du légendaire, tels sont les oracles grecs : des secours qui reposent sur une foi populaire intense, balayée de courants rationalistes et parfois même sceptiques, mais toujours puissante.

Si vous avez aimé cet article, je vous invite à me retrouver dans ma newsletter antique ici. Je vous emmènerai en voyage dans l’antiquité grecque et romaine et vous serez prévenu à chaque nouvelle publication d’article. 🙂 À bientôt !

Sources : CHAMOUX, François, La Civilisation grecque, Éditions Arthaud, Paris, 1984

Crédits image d’en-tête : Sanctuaire de Dodone, C. Rozay du blog voyagevirtuel.co.uk

À PROPOS DE L'AUTEURE

Je suis Marie, passionnée d'antiquité et de mythologie grecque depuis l'enfance. J'ai acquis un gros bagage dans ce domaine grâce à mes lectures, innombrables, sur le sujet : ma bibliothèque compte plusieurs centaines d'ouvrages, sources antiques et essais historiques traitant de nombreux aspects de ces périodes anciennes.

Je suis également diplômée d'histoire ancienne et médiévale (Maîtrise, Paris IV Sorbonne). J'ai notamment travaillé sur l'antiquité tardive, le Bas Empire romain et la romanisation des peuples germaniques.

Je suis l'auteure de plusieurs romans et nouvelles, dont Atalante, qui réinterprètent et revisitent la mythologie grecque et l'antiquité.

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