La règle de base pour la propriété en Syrie hellénistique est celle-ci : toute la terre appartient au roi.
Toutefois, cette terre est partagée entre une terre royale administrée directement par le souverain séleucide et une terre concédée par lui à des personnes ou des groupes qui paient une redevance… ou pas.
Dans cet article, on va voir successivement tous les types de propriétés :
- les propriétés royales gérées directement
- les terres exploités par les paysans
- les terres possédées par des particuliers
- les lots concédés à des colons militaires
- les lots concédés à des colons dans les cités
- les propriétés des communautés
- les terrains des villes autochtones (non grecques)
- les propriétés des sanctuaires
Point de départ : en Syrie, la terre appartient au roi !
Le roi est le propriétaire éminent de tout le royaume par « droit de lance » (droit de conquête). Il peut en faire ce qu’il veut, y compris en donner une partie à des communautés ou des individus (lesquels, parfois, possédaient déjà une terre au moment de la conquête : ils sont alors confirmés dans cette propriété).
Le tableau ci-dessous reprend la classification de Heinz Kreissig, historien allemand (1921-1984). Heinz Kreissig s’est appuyé sur la documentation d’Asie Mineure pour montrer le fonctionnement du régime des terres (Wirtschaft und Gesellschaft im Seleukidenreich, Berlin, 1978).
La terre « retranchée » est une terre concédée à titre définitif, qui sort donc du giron royal, contrairement à la terre « concédée » qui peut-être reprise.
Dans les faits, ces deux types de terres n’étaient peut-être pas si différents. Après tout, toute concession royale est révocable. Il n’y avait peut-être pas tellement de différences entre les terres concédées à titre temporaire et celles concédées à titre définitif. Tout dépend de la volonté et de la capacité du roi à les récupérer.
Les domaines royaux séleucides
Il y avait sûrement des domaines royaux exploités directement par des intendants, même si nous n’en avons aucune trace.
Avant Alexandre : les paradis perses
Avant l’installation des Grecs, la dynastie Achéménide avait ce qu’on appelle des « paradis ». Le Grand Roi, et aussi des membres de sa famille et des nobles perses possédaient des domaines de ce type.
Quelques exemples de paradis ou de suppositions de paradis :
- Le Grand Roi avait un paradis à Sidon.
- La reine Parysatis, mère de Cyrus le Jeune, possédait des villages en Syrie du Nord « pour sa ceinture » (Xénophon, Anabase, I, 4-9)
- La « vallée royale » citée par Strabon (XVI, 2, 20) et située dans le sud de la Beqā, aux sources du Jourdain, s’appelait peut-être ainsi parce qu’il y avait là un domaine royal.
- Apamée s’appelait autrefois Pharnakè : en souvenir de son propriétaire perse ?
La récupération des paradis par les Grecs ?
En 332, à leur défaite face à Alexandre, ces terres n’avaient plus de détenteur. On peut supposer que les rois séleucides (et lagides) en ont récupéré au moins une partie pour se constituer une propriété propre en Syrie hellénistique.
Ainsi, il y avait peut-être un domaine royal dans les trois districts de la Samarie (Lydda, Aphéréma et Ramathaim) réclamés par des Juifs. Ces districts deviennent ensuite un domaine hasmonéen.
Georges Tchalenko, historien et archéologue russe (1905-1987), pensait qu’il y avait de vastes domaines royaux dans le Massif Calcaire de Syrie du Nord, laissés à l’abandon par les derniers Séleucides. Les Romains les divisent en lotissements à l’époque julio-claudienne (Villages antiques de la Syrie du Nord, Paris, 1955).
L’administration des domaines royaux séleucides
S’ils ont existé, les domaines royaux étaient gérés comme des domaines privés, c’est-à-dire avec la force de travail des villageois qui y résidaient.
Ces domaines ont pu être plus ou moins importants au fil du temps. On n’en sait décidément pas grand-chose et les domaines impériaux romains ne sont pas beaucoup plus connus pour le Haut Empire.
Les terres de Syrie hellénistique concédées aux paysans
L’exploitation de la terre en échange d’une redevance
La plus grande partie de la terre royale est occupée par des villages dont les paysans exploitent le sol « pour eux-mêmes ». Le roi leur concède la terre en échange d’une redevance versée à l’administration séleucide.
Le roi peut aussi concéder ces villages de la chôra à des individus ou des communautés, à titre temporaire ou définitif. Les paysans doivent alors verser cette redevance au nouveau propriétaire.
Des paysans plutôt indépendants ?
Il faut noter qu’en Syrie, on n’a aucune mention de laoi basilikoi, ni de paysans royaux, bref aucun terme évoquant une sujétion quelconque (contrairement à l’Asie Mineure). Les paysans sont installés dans leur village depuis longtemps. Ils restent largement maîtres des cultures et de la répartition du travail. D’ailleurs, on remarque que, dans la partie lagide de la Syrie, il n’y a pas du tout trace d’une exploitation centralisée comme en Égypte.
À la limite, les villages payaient peut-être une partie de leur redevance en nature : ils devaient alors adopter certaines cultures plutôt que d’autres. Mais, même là, c’est une supposition.
On ne sait pas non plus si chaque village est un ensemble de petits paysans autonomes ou si la collectivité contrôle la répartition des terres, les cultures, etc. Peut-être que la situation change localement, selon les contraintes du climat et de l’hydraulique
Attention : il existe aussi des communautés qui ont passé un contrat avec le roi et qui ne sont pas soumises à la redevance. Ce contrat les reconnaît comme des alliées libres de s’auto-administrer dans certaines limites. Ces communautés sont les symmachia.
La propriété en Syrie hellénistique pour les particuliers
La dôrea, cadeau aux grands nobles
Dans des textes d’Asie Mineure, on voit la pratique de la dôrea (« cadeau ») pour de hauts personnages du royaume. On connaît aussi cet usage en Égypte : Apollônios reçoit la dôrea dans le Fayoum.
On connaît aussi la pratique du cadeau en Syrie, et ce dès l’époque achéménide. Les bénéficiaires sont des membres de la famille royale ou de grands personnages de la cour. La dôrea existe encore sous les Séleucides.
La terre est concédée à titre gracieux, sûrement temporairement. En fait, c’est le salaire d’un homme qui rend service au roi.
Les différents types de terres des aristocrates
Toutefois, tous les domaines aristocratiques ne sont pas des cadeaux temporaires. L’inscription d’Hefzibah nous parle du domaine de Ptolémaios, fils de Thraséas, en Galilée. On voit que ce domaine est constitué de trois types de terres :
- des terres héritées
- des terres achetées
- des terres concédées par le roi Antiochos III
Les terres concédées
Les terres concédées sont des dôreai. Ce sont sûrement des récompenses : Ptolémaios a changé de camp en 200, il a rejoint celui d’Antiochos III. Ce sont aussi les revenus normaux que le roi concède toujours aux membres de son entourage.
Les terres achetées
La mention des terres achetées montre qu’il y a un marché de la terre et que des domaines changent de mains. Il y a peut-être des ventes quand un petit paysan est endetté, un aristocrate ruiné, et entre les sanctuaires et les communautés. Ce qui est sûr, c’est qu’un individu peut acheter des terres : les fortunes sont mobiles.
Les terres héritées
Les terres héritées de Ptolémaios montre que sa famille est implantée dans sa satrapie depuis longtemps.
Son père a peut-être constitué son domaine comme l’a fait son fils. Une dôrea est sûrement à l’origine du domaine et ce cadeau s’est transmis d’une génération à l’autre.
Bien sûr, le roi pourrait le reprendre. C’est ce qui se passe en Égypte en 253 : Apollônios le dioikètès (gérant des finances des rois lagides) est disgracié. Mais, pour en arriver là, il faut de graves raisons politiques ou l’absence de tout héritier mâle.
Dans la plupart des cas, les grands du royaume ont ancré leur propriété en Syrie hellénistique dans une région donnée d’où ils étaient originaires.
Voici l’inscription d’Hefzibah qui parle des terres de Ptolémaios :
« A. Le Roi Antiochos à Ptolémaios, salut….. d’ordonner que les lettres soient inscrites sur des stèles de pierre….., qu’on les dresse dans les villages concernés. Nous avons écrit aussi à ce sujet à Cléon et à Héliodôros, les dioecètes, afin qu’ils agissent en conformité avec ceci. L’an 117, le.. du mois Hyperbérétaios.
B. le Roi Antiochos à Cléon, salut. Que ce qui a été écrit par nous aux stratèges [———-].
La même lettre à Héliodôros.
C. le Roi Antiochos à Cléon, salut. Ci-joint une copie du mémorandum qui nous a été remis par Ptolémaios le stratège et grand-prêtre. Qu’il en soit désormais comme il le propose. L’an 114….
D. Au roi Antiochos, mémorandum de Ptolémaios, stratège et grand-prêtre concernant les litiges éventuels. Je demande que soient données des instructions pour que ceux qui opposeront dans mon village les paysans entre eux puissent être réglés par mes agents, que ceux qui les opposent à des paysans d’autres villages soient examinés par l’économe et par mon régisseur sur place, que s’ils portent sur un meurtre ou paraissent d’assez d’importance, l’affaire soit renvoyée devant le stratège de Syrie et Phénicie ; que les phrourarques et les préposés à l’administration territoriale ne se désintéressent d’aucune façon de ceux qui demandent leur intervention.
E. Le roi Antiochos à Cléon, salut. Ci-joint une copie du mémorandum qui nous a été remis par Ptolémaios le stratège et grand-prêtre. Qu’il en soit comme il le propose. L’an 114, le 4 du mois Audnaios.
F. Au Grand Roi Antiochos, mémorandum adressé par Ptolémaios, stratège et grand-prêtre. Je propose, si tu es d’accord, Roi, d’écrire à Cléon et à Héliodôros, les dioecètes, au sujet des villages qui m’appartiennent par acquisition ou comme propriété héréditaire et ceux que tu as ordonné de m’assigner : personne n’aura le droit d’y établir ses quartiers, sous aucun prétexte, ni en installant d’autres gens, ni en réquisitionnant les biens et en expulsant les villageois. La même lettre à Héliodôros.
G. le Roi Antiochos à Marsyas, salut. Il nous est annoncé par Ptolémaios le stratège et grand-prêtre que beaucoup de ceux qui traversent la région logent en usant de violence dans ses villages et commettent beaucoup d’autres actes d’injustice en ne se préoccupant pas des consignes que nous leur avons données. À ce sujet, prends soin désormais qu’ils ne soient pas seulement empêchés d’agir ainsi, mais qu’ils soient aussi punis au décuple s’ils ont commis des dommages. La même lettre à Lysanias, Léon, Dionikos.
H. le roi Antiochos à Héliodôros, salut. Ci-joint une copie de la lettre que nous avons écrite à Marsyas. Tu agiras désormais conformément à cela. L’an 117, au mois de Xanthicos.
I. Ci-joint était la même lettre à Marsyas ; à Théodotos, une copie de la lettre à Lysanias ; à Apollâphanès une copie de la lettre à Léon ; à Ploutogénès une copie de la lettre à Dionikos. »
(Y.H. LANDAU, IEJ, 16, 1966, p. 54-70 ; J. et L. ROBERT, Bull. Épigr., 1970, 627 ; 1971, 73 ; 1974, 642, 642a ; 1979, 619 ; Th. FISHER, ZPE, 33, 1979, p. 131-138 ; J. E. TAYLOR, Seleucid Rule in Palestine, PhD Duke University, 1979, p. 108-168 ; J.-M. BERTRAND, ZPE, 46, 1982, pp. 167-174)
Une propriété individuelle fréquente
On ne connaît pas de cas de propriété en Syrie hellénistique aussi précis que celui de Ptolémaios, mais on est sûr que ce n’est pas une situation isolée. Il y a d’autres exemples de particuliers possédant des terres, et pas seulement de grands personnages du royaume.
- Apollônios le dioikètès dont on a parlé plus haut possède des domaines en Galilée. On les connaît grâce aux archives de Zénon, qui travaille pour lui. Apollônios fait venir son vin de ces domaines.
- Dans l’inscription des privilèges de Baitokaikè, un roi Antiochos rappelle que le village entier appartenait autrefois à Démétrios, fils de Mnaséas, du bourg de Tourgôna (lecture incertaine), dans la satrapie d’Apamée. Démétrios n’a pas de titre particulier, ce n’est pas un fonctionnaire ni un noble comme Polémaios. C’est probablement juste un colon enrichi.
- Dexandros d’Apamée, premier grand-prêtre du culte impérial en Syrie sous Auguste, est un autre exemple de colon enrichi. Un texte de l’époque de Trajan dit qu’il était tétrarque dans un secteur proche d’Apamée, comme plusieurs autres notables avec lesquels il a noué des relations matrimoniales. Ces grands notables citadins ont sûrement été promus par les Romains parce qu’ils possédaient de vastes domaines fonciers.
- Les aristocrates de la classe sacerdotale de Jérusalem semblent avoir reçu des Lagides, soit comme cadeau, soit en les achetant, des domaines situés notamment dans les trois districts samaritains autour de Lydda. Ils voulaient garder leurs domaines et c’est sûrement pour ça qu’une partie de cette aristocratie juive s’est ralliée à Antiochos III en 200.
- Des Juifs hellénisés du temps du grand-prêtre Jason sont propriétaires dans les mêmes secteurs. Leurs villages sont attaqués par Judas Maccabée lors de la révolte contre les Séleucides.
Les terres des colons militaires en Syrie séleucide
Ce sont les clérouques : les colons militaires qui reçoivent une terre pour solde.
On a deux attestations de leur existence : l’une dans le domaine séleucide, l’autre en Syrie lagide.
- Chez les Séleucides, un édit royal fixe les règles de successions chez les colons de Doura-Europos en l’absence d’héritier direct. Quand il n’y a plus d’héritier potentiel, le roi peut récupérer la terre et l’attribuer à qui il veut. C’est un indice précieux sur la dévolution de la propriété en Syrie hellénistique en ce qui concerne les colons.
- En Transjordanie lagide, les archives de Zénon (chez Apollônios, voir ci-dessus) montrent des clérouques placés sous le commandement d’un Tobiade (grande famille juive hellénisée). Ces clérouques sont cités explicitement en tant que tel alors qu’ils sont témoins dans un contrat de vente. On ne sait pas s’ils ont les mêmes avantages que les clérouques d’Égypte, mais ils ont sûrement reçu des lots de terre pour leur entretien.
Les Lagides perdent la Transjordanie vers 200. On n’a plus aucune mention des clérouques d’Ammonitide après cette époque.
Ci-dessous, l’inscription de Doura-Europos :
« Les successions des défunts sont déférées à ceux qui sont les plus proches par le sang. Les plus proches sont :
1. Si le défunt n’a pas laissé de postérité ou s’il n’a pas adopté de fils conformément aux lois, le père ou la mère à condition qu’elle ne soit pas remariée ;
2. À défaut du père ou de la mère, les frères consanguins du père ;
3. À défaut de ceux-ci, les frères consanguins [du défunt] ;
4. S’il n’existe aucun de ceux-ci, mais que le père du père ou la mère du père vivent, ou un cousin du côté du père, c’est à eux qu’appartient la succession ;
5. À défaut d’aucun de ceux-ci, c’est au roi que sont dévolus les biens.
Le même ordre sera suivi aussi pour les [autres] droits et obligations des plus proches. »
(Bernard HAUSSOULLIER, « Loi grecque sur les successions », RHDE, 1923, p. 526 (Fragment de parchemin trouvé en 1922 à Doura-Europos), C. B. WELLES et alii, Dura Final Report, V, New Haven, 1955, p. 76-79, n° 12)
Les terres concédées aux colons des cités hellénistiques
Contrairement à toutes celles qu’on vient de voir, les concessions de terres faites aux colons qui s’installent dans des cités anciennes ou nouvelles sont vraiment irrévocables.
La création des lots lors de la fondation de la cité
Quand un roi fonde une cité, il y installe des colons. Il leur donne alors des lots de terre pour leur entretien. Les parcellaires antiques des fondations comme Antioche et Damas le confirment. Ils ont la même orientation que les axes principaux de la ville : tout a été fait en même temps, le tracé des rues et celui des parcelles, même si on n’a pas donné tout de suite les lots à des individus.
Le but des souverains séleucides est de développer un certain type de propriété en Syrie hellénistique : une classe de petits et moyens propriétaires fonciers.
La conservation de la propriété autochtone
Ce processus a eu lieu aussi dans des villes anciennes comme Damas. Mais il n’a pas fait disparaître la propriété indigène.
Damas, par exemple, est une ancienne ville autochtone. Elle a été refondée comme cité grecque assez tard à l’époque hellénistique. Bien sûr, elle comptait déjà des propriétaires, qui étaient installés depuis longtemps aux abords de la ville. Ils sont restés en même temps qu’on installait des colons grecs :
- le cadastre hellénistique au nord-est de la ville est orienté dans le même sens que les quartiers est
- le parcellaire indigène montre de petits lots aux formes très irrégulières au nord-ouest
Le cas de Damas a dû se reproduire dans la plupart des villes de Phénicie. L’installation de colons grecs ou macédoniens y est restée marginale.
Bref, partout dans les cités de Syrie, il y a une propriété foncière privée, de taille variable, entre les mains d’immigrants ou dans celles des anciens habitants, quel que soit leur statut.
Les terres de Syrie hellénistique des communautés, des villes indigènes et des sanctuaires
Les communautés
Certaines communautés possèdent des terres, comme les Juifs. En Judée, la propriété du sol est répartie entre la communauté, les individus (propriété privée) et le Temple. C’est la situation traditionnelle des cités grecques où la communauté possède des terrains communaux et administre aussi ceux des sanctuaires civiques. Ces terres sont souvent louées à des particuliers. On a peut-être la même chose en Syrie.
Les villes indigènes
Les villes autochtones de Hama et de Damas deviennent des cités assez tardivement. Avant ça, elles comptaient sûrement des notables non grecs dont la fortune reposait en partie au moins sur la terre.
Elles sont représentatives de toutes les villes qui ne sont jamais devenues des cités.
Les sanctuaires
On a aussi les sanctuaires grecs ou indigènes, qui possèdent des propriétés sacrées. Une partie de ces propriétés vient des époques antérieures. Les rois grecs ont construit, eux aussi, des propriétés sacrées en donnant des terres à de nouveaux sanctuaires. C’est le cas à Baitokaikè, où le roi concède un terrain pour Zeus :
« J’ai décidé de lui concéder pour tout temps à venir… le bourg de Baitokaikè… avec tout ce qui lui appartient. » (IGLS, VII, 4028 C)
Autre exemple : à Hiérapolis-Mambīdj, le grand-prêtre gère une principauté constituée par les domaines fonciers du dieu.
Un sanctuaire ne peut pas survivre sans terre. Il y a donc sûrement eu d’autres cas. Mais nous n’avons pas de documentation pour l’époque hellénistique. La mention de hierodouloi (esclaves des sanctuaires) est rarissime même à l’époque impériale.
La propriété en Syrie hellénistique vient certes du roi. Mais, comme on le voit, dans certains cas, cette possession royale devient une abstraction (les cités – les propriétés privées tellement ancrées dans le temps qu’elles rentrent dans le marché de la terre – etc.). Dans d’autres situations, au contraire, le roi affirme sa prééminence, comme lorsqu’il disgrâce un aristocrate (Apollônios) ou qu’il récupère la terre à la mort d’un propriétaire dépourvu d’héritier.
J’espère que cet article a répondu à toutes vos questions ! Sinon, n’hésitez pas à commenter. 😉 Je vous invite aussi à me retrouver deux fois par mois dans ma newsletter pour plus de balade en antiquité grecque et romaine.
Sources : SARTRE, Maurice, D’Alexandre à Zénobie – Histoire du Levant antique – IVe siècle av. J.C. – IIIe siècle ap. J.-C., Fayard, 2001
Image d’en-tête : Vue aérienne de Sepphoris, en Galilée (Israël) – Ruines antiques – Crédits Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International
À PROPOS DE L'AUTEURE
Je suis Marie, passionnée d'antiquité et de mythologie grecque depuis l'enfance. J'ai acquis un gros bagage dans ce domaine grâce à mes lectures, innombrables, sur le sujet : ma bibliothèque compte plusieurs centaines d'ouvrages, sources antiques et essais historiques traitant de nombreux aspects de ces périodes anciennes.
Je suis également diplômée d'histoire ancienne et médiévale (Maîtrise, Paris IV Sorbonne). J'ai notamment travaillé sur l'antiquité tardive, le Bas Empire romain et la romanisation des peuples germaniques.
Je suis l'auteure de plusieurs romans et nouvelles, dont Atalante, qui réinterprètent et revisitent la mythologie grecque et l'antiquité.